Quelle magnifique journée ! Après la pluie d’hier, nous accueillons avec joie le soleil. Très bien dormi à l’accueil pèlerin de Captieux. Remballage des affaires dans les sacs, remballage des sacs dans le chariot sans oublier Philippine
puis ménage pour rendre propre pour les suivants.
Nous démarrons à 8h45 par un petit plein de courses puis passage à la boulangerie. Il est 9 heures sonnantes au clocher lorsque nous reprenons le chemin. Celui-ci redémarre comme nous l’avons laissé : tout droit !
Ça sent la journée idéale, le temps est idyllique nous avançons comme sur un billard en suivant l’ancien tracé de chemin de fer. Le chemin est protégé du soleil par les chênes et les pins qui font de l’ombre et jouent avec la lumière.
Il y avait dans l’accueil pèlerin de Captieux la page tirée du guide Lepere, un autre guide sur les chemins de Compostelle où il est écrit que le chemin des Landes est propice à la méditation. C’est effectivement le cas, dans les lignes droites on n’a pas à suivre les turpitudes du chemin (ou les siennes ?) les circonvolutions des sentiers ou autres méandres, tout est simple : c’est tout droit ! Nous voici donc priant, méditant et chantant sur le chemin !
Petite pause pour faire une vidéo sur Pourquoi Compostelle Père Fille mais au moment de repartir petit problème. Philippine ne veut plus remonter dans le chariot ni avancer dans le bon sens. C’est signe qu’il faut que je passe un peu plus de temps à jouer. Nous voici donc sur le chemin à jouer au chat
et à la souris
.
Nous nous quittons sous les
bisous
envoyés de part et d’autre.
Je prends le temps de discuter longuement avec la dame qui nous a reconnus, elle est adjointe à la mairie. Philippine a parfaitement compris que c’était le bon moment pour s’approcher subrepticement du chariot et piquer un des téléphones pour se regarder un dessin animé. Un petit « silm »comme elle dit. Nous papotons, nous papotons puis passe un premier pèlerin puis un deuxième qui s’arrête ! Il s’appelle François, il nous a vu passer ce matin à fond les ballons
(il a dormi à quelques kilomètres de Captieux d’où nous partions ce matin) . Nous prenons le temps de discuter (et pendant cela Philippine en profite toujours). Il est parti de Vezelay et va directement à Saint Jacques en une seule fois. Nous le recroiserons sûrement plus tard !
Au moment de partir je me dirige vers le chariot : vide. Bon on reste calme, François m’aide à la chercher. On appelle, pas de réponse ! Gloups
! C’est François qui la trouve, elle s’est mise sur le côté de la mairie. Je lui dis que j’ai eu très peur de ne pas la voir dans le chariot. Bon plus de peur que de mal mais je lui redis que si elle veut aller quelque part il faut qu’elle me prévienne avant. Au moment de partir pour la deuxième fois, sur qui tombons nous?, les 2 pèlerins néerlandais qui nous avaient accompagnés pendant quelques kilomètres au départ de Bazas. Première préoccupation du pèlerin lorsqu’il arrive à destination : le ravitaillement. Malheureusement le café – épicerie est fermé. Je les dépanne d’un paquet de pâtes, le carburant du pèlerin. Notre petite pause a duré presque 1 heure et demie 2 heures. Nous nous remettons donc en route pour les quelques derniers kilomètres. Direction la chapelle Vialote qui nous a été chaudement recommandée par plusieurs personnes. Je roule quelques kilomètres et je n’entends plus grand chose dans le chariot : pas de chansons, pas de discussion enflammée entre playmobils le calme plat. Je me penche : Philippine s’est endormie. Arrivée en douceur à la chapelle où nous sommes accueillis par 2 hospitalières. Comme Philippine dort encore, elles en profitent pour me faire visiter. Plein d’éléments de l’ancienne chapelle ont été gardés (le confessionnal, le maître autel, …) en fait la chapelle est toujours consacrée mais dédiée à l’accueil des pèlerins 3 chambres au milieu de la nef, la salle de bain dans l’ancienne sacristie. Tout cela entièrement refait. C’est magnifique et intriguant. Le maître autel est toujours là avec une grande table en face. Nous nous installons à l’étage. Je dis on mais en fait Philippine dort toujours. Entre temps un personne qui nous suit sur Facebook arrive avec son mari, nous avions échangé sur messenger. Elle tenait absolument à nous voir pour nous dire combien elle a été touchée par notre démarche. Et voilà qu’elle nous offre une spécialité locale ainsi que 2 petits pains fait main par son mari. Très touchante attention qui continue en nous offrant une petit croix avec les colombes de l’Esprit Saint dessus. Elle est très émue lorsqu’elle nous offre cela. C’est un très beau moment comme nous en avons souvent sur Compostelle Père Fille. Nous continuons à discuter jusqu’à que Philippine commence à émerger de sa sieste. Elle est pas super aimable lorsqu’elle se réveille mais tout le monde comprend qu’elle voit plein de choses et de personnes nouvelles et qu’il lui faut du temps pour intégrer tout cela. Elle finit par accepter de venir faire sonner la cloche car c’est une tradition ici à chaque pèlerin qui se présente, la cloche est sonnée !
Nous montons nos affaires dans la chambre mezzanine en plein coeur de l’église. Nos fenêtres : des vitraux !
voilà quelque chose que nous n’avions pas encore fait ! Délicieux diner préparé par les hospitalières
. Nous prenons le temps de discuter puis vient l’heure de se coucher non sans avoir étendu notre linge avant. Nous voici donc dormant à quelques mètres des voûtes de l’église : quelle expérience ! La chapelle n’est pas juste sur le chemin mais les 1,3 kilomètres de détour valent vraiment le coup ! Pouvoir dire j’ai déjà dormi dans une église c’est classe ! Je ne doute pas que cette halte qui a ouvert seulement en 2019 devienne une halte incontournable de la voie de Vezelay.
Voilà pour aujourd’hui, je vois qu’il est près de 23h10 et je n’ai pas encore jeté un œil à l’étape de demain. Je me dépêche.
Belle nuit à tous ! Nous nous réjouissons de vous retrouver demain.
PS : Je m’aperçois que dans cette journée idyllique il y a quand même eu un petit accroc. Comme vous le savez (ou pas d’ailleurs
) nous avons le souhait de réaliser un film pour raconter nos aventures sur le chemin. Je filme donc avec plusieurs caméras et un drone mais manque de chance, je me suis pris un arbre et l’un des bras est cassé. Je n’ai pas eu le temps de voir si cela était réparable. J’espère car nous traversons de tellement beaux paysages que nous souhaitons pouvoir vous les partager. Nouvelle activité pour les jours à venir : réparer le drone !